La Commission d’Histoire et d’Archéologie du Pas-de-Calais appartient à la famille des instances préfectorales créées, dans la première moitié du XIXe siècle, afin de réaliser l’inventaire historique et monumental de la France. La première commission départementale d’antiquités voit le jour dans la Seine-Inférieure à l’instigation du préfet de Rouen, comte de Kergariou, en 1818. Après la création, en 1830, d’un poste d’Inspecteur général des monuments historiques et le lancement, par Guizot, de la statistique historique et archéologique de la France, de nouvelles instances comparables se créent, dans la Côte d’Or en 1831, la Haute-Saône en 1837, la Gironde et le Nord en 1839, l’Aisne en 1840, le Cantal en 1841, le Pas-de-Calais en 1846. Elles voisinent, dans le paysage culturel de la province du premier XIXe siècle, avec des sociétés d’antiquaires organisées, selon le vœu émis par Guizot en 1830, sur le modèle de celle qu’avait créée à Caen, en 1824, l’érudit normand Arcisse de Caumont, mais dont l’esprit, les modes de fonctionnement et de recrutement demeurent sensiblement différents.
I. Une instance née d’une colère préfectorale (1843-1846)
La Commission des Antiquités du Pas-de-Calais est en fait créée en deux temps, dans un département où l’activité historiographique était initialement partagée entre deux sociétés savantes principales : la vieille Académie d’Arras née en 1737 et reconstituée en 1817, et la Société des Antiquaires de la Morinie fondée à Saint-Omer en 1833 en réponse là l’appel de Guizot. Ni la première, tout occupée à entretenir la mémoire provinciale de l’ancien Artois, ni la seconde, centrée sur la réinvention de l’antique Morinie, n’était disposée à répondre à la commande gouvernementale et à faire avancer la statistique historique et monumentale du département du Pas-de-Calais.
Le principe de la création d’une instance nouvelle, chargée de mener à son terme la statistique historique et archéologique du département, est arrêté le 15 juin 1843. l’homme qui en prend l’initiative, le préfet Desmousseaux de Givré, a derrière lui un passé déjà riche en matière d’attention portée à l’étude et à la préservation des patrimoines départementaux. Il arrive de Picardie, où, à la préfecture de Laon, il avait fondé, en octobre 1840, une Commission des Antiquités et avait manifesté, dans l’application de la politique des comités parisiens, un zèle remarqué. Son dévouement à la cause antiquaire lui avait également valu une nomination comme inspecteur au sein de la Société française pour la description et la conservation des monuments fondée par Arcisse de Caumont en marge des instances gouvernementales.
La décision préfectorale de 1843 consiste à faire reposer le travail d’inventaire sur les sociétés savantes là où il en existe et sur des comités d’arrondissement créés à cet effet là où il n’en existe point.
S’impatientant, trois ans plus tard, de l’inertie des sociétés savantes, Desmousseaux de Givré décide de remplacer les comités d’arrondissement par une commission unique en charge de la réalisation de l’inventaire départemental. l’arrêté du 3 mars 1846 marque donc la naissance de la Commission des Antiquités du Pas-de-Calais. Le 20 août 1846, le préfet transmet à ses membres cinquante exemplaires du questionnaire réalisé par le Comité historique des arts et monuments et précise, en post-scriptum de sa lettre d’accompagnement, qu’il insiste particulièrement sur leur exacte étude « dans le plus grand nombre de communes qu’il se pourra d’ici le 1er janvier ». Par le même courrier, il les informe que des moyens financiers ont été débloqués pour l’exécution de fouilles, la copie de documents historiques et l’exécution de dessins dignes de figurer ultérieurement dans un album départemental.
II. La contribution de la Commission des Antiquités à la statistique départementale.
La décision préfectorale de 1846 vise donc à la création d’une instance nouvelle à laquelle le Pas-de-Calais dans son entier est imposé comme cadre d’inscription d’une démarche d’inventaire. À un département qui répugnait à s’y engager, la statistique historique et archéologique est désormais imposée comme une obligation, officiellement formulée comme telle dans l’article 2 de l’arrêté préfectoral du 3 mars 1846 et rappelée avec force par Desmousseaux de Givré dans le discours qu’il prononce lors de la séance d’installation de la Commission en juillet de la même année : « l’exécution de la statistique archéologique est une tâche plus étendue : elle exige que le département entier soit exploré, que tous les objets d’art soient catalogués, décrits, dessinés ».
Donner, par la démarche d’inventaire, une consistance historique au département, constitue une étape fondamentale du façonnement de la conscience d’appartenance : c’est l’inscrire, en dépit de son caractère encore tout récent (le Pas-de-Calais a tout juste un demi-siècle quand est créée la Commission) dans un ordre temporel ; c’est aussi lui conférer, en dépit de l’arbitraire qui a présidé à son découpage, une forme de cohérence territoriale en convoquant les époques lointaines où les territoires à partir desquels il a été formé s’étaient trouvés unis, comme pour mieux prouver que son dessin n’est que retour à un ordre harmonique originel.
Peuplée de membres pris sur l’ensemble de ces sociétés savantes qui rechignaient tant à l’inventaire – son premier président, François Harbaville, conseiller de préfecture, était également président de l’Académie d’Arras – la Commission des Antiquités du Pas-de-Calais devient donc tant bien que mal une sorte de laboratoire de l’histoire départementale. On y sent longtemps s’exprimer, à la lecture des comptes rendus de ses séances, l’écartèlement dans lequel les érudits locaux se sentent pris entre l’obligation institutionnelle de l’inventaire et la tentation de l’histoire.
La parution de la fameuse Statistique monumentale s’étale laborieusement, de 1850 à 1926, en quatre tomes, pâles et incomplets substituts de l’Album départemental que les fondateurs de la Commission avaient un temps rêvé de produire et dont seulement un volume, consacré à l’arrondissement de Béthune, a été réalisé, à l’instigation du sous- préfet Félix Lequien, entre 1843 et 1850.
Rappelé à l’ordre par le ministère de l’Instruction publique qui s’agace des lenteurs statisticiennes du Pas-de-Calais, le préfet Paillard lance en 1867 un autre projet qui aboutit à la parution de 1873 à 1884, du Dictionnaire historique et archéologique du département du Pas-de-Calais en 15 volumes de valeur très inégale. Ce sont les trois tomes consacrés à l’arrondissement de Boulogne qui sont reconnus comme les meilleurs, valant à leur auteur, le chanoine Haigneré, le prix La Fons-Mélicocq décerné en 1884 par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Beaucoup plus conséquente en volume que la Statistique monumentale, cette publication témoigne de la volonté du préfet Paillard, de mieux faire connaître et partager l’histoire départementale :
« Il faut populariser l’histoire, affirme-t-il dans la séance du mois d’août 1867. Il faut faire non seulement un ouvrage monumental, mais aussi un ouvrage utile, rédigé sous une forme succincte, élémentaire, qui ait sa place dans les écoles primaires, dans les collègues, les familles et qui soit le livre de l’enfant autant que celui de l’âge mûr ».
Tentation, toujours, de privilégier, par rapport à la sécheresse de l’inventaire, la fluidité narrative d’une histoire qui donnerait finalement, au département, une intelligibilité plus largement partageable. Et l’on sent poindre ici la tension qui va aller croissante dans laquelle sont pris les érudits provinciaux entre les attentes statisticiennes du ministère de l’Instruction publique qui les cantonne aux tâches subalternes de l’inventaire et leur propre désir de mettre l’histoire au service d’une propédeutique des territoires.
III. Une contribution à l’invention d’un patrimoine départemental
La réforme statutaire de 1898, qui transforme la Commission des Antiquités du Pas-de-Calais en « Commission départementale des Monuments historiques », lui assigne comme objet, outre la réalisation de la statistique archéologique du département qui, à cette date, est encore loin d’être terminée, « la conservation des monuments qui existent dans la circonscription du département » ainsi que « la surveillance des découvertes que chaque année renouvèle sur [son] sol ».
Ces deux missions supplémentaires orientent ses travaux vers l’action administrative et technique. Lui incombent, en effet, comme il est ensuite précisé, tout à la fois la recherche et le classement des monuments anciens remarquables sous la rapport de l’art et de l’histoire, l’inspection des archives communales, le choix et le suivi de leurs conditions de conservation, la surveillance des découvertes d’objets d’art et débris historiques et la responsabilité de leur préservation. Lui revient aussi la sélection des documents à transmettre au ministre de l’Instruction publique et au Comité historique des Arts et monuments « pour concourir aux études qui ont pour objet l’histoire nationale ».
Appelée de ses vœux par le chanoine Haigneré, grand érudit boulonnais qui l’avait anticipée par un règlement intérieur de 1888, cette réforme renforce considérablement la dimension départementale de la Commission en en faisant à la fois une instance investie d’un pouvoir administratif, l’autorité scientifique de référence pour tous les acteurs départementaux de la recherche historique et archéologique ainsi que l’interlocuteur privilégié des instances parisiennes en charge de la centralisation des travaux de l’érudition provinciale. À ce titre, elle devient un acteur central de l’invention d’un patrimoine départemental –le terme d’invention s’entendant ici dans son double sens de mise au jour et de révélation. La grande parution inaugurale de cette nouvelle ère est sans conteste la monumentale Épigraphie du Pas-de-Calais dont la première livraison est donnée en 1888.
L’entreprise trouve sa véritable vitesse de croisière à partir du moment où l’érudit montreuillois Roger Rodière (1870-1944), secrétaire de la Commission de 1912 à sa mort en 1944, la prend en mains en 1902. Elle se termine en 1937, représentant un ensemble de 8 volumes en 47 fascicules, pour un total de 8100 pages dont plus de la moitié sont de la main de Rodière. Infatigable explorateur du patrimoine bâti, ce dernier publie en 1925, toujours sous l’égide de la Commission, Les Vieux manoirs du Boulonnais. La Première Guerre mondiale, qui confronte les membres de la Commission à l’expérience traumatique des destructions massives, la contraint au passage à l’action. Privée par les bombardements de 1915 de son local, ses membres dispersés par la mobilisation et bientôt par la mort au champ d’honneur, ses collections et sa bibliothèque particulière détruite, elle se transporte, pour les quelques séances qu’elle parvient à tenir entre mai 1916 et mars 1917, à l’hôtel de ville d’Étaples. Dès 1917, elle devient le lieu d’une réflexion sur les théories de la restauration des édifices dévastés. Lorsque la paix est revenue, le préfet demande la création en son sein, d’une commission spéciale chargée de présenter au plus vite un rapport sur l’ensemble des mesures à arrêter pour sauvegarder les édifices, encourager les reconstructions « selon des plans logiques » et « favoriser le développement du tourisme ».
La douloureuse expérience acquise entre 1915 et 1918 la permet d’aborder avec moins de surprise l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale.
Une fois la paix revenue, s’ouvre en 1944 ce que l’on pourrait appeler « l’ère Lestoquoy » : prélat de sa Sainteté, historien, Jean Lestoquoy est secrétaire de la Commission de 1944 à 1966 avant d’en devenir président de 1966 à 1980. Cette période est à la fois celle de la publication de grandes sommes destinées à figurer dans la bibliographie régionale comme des ouvrages de référence, et celle des grands sauvetages, comme celui des fameux anges dits de Saudemont, retrouvés dans une modeste église de campagne et pour lesquels Mgr Lestoquoy obtient, en sa qualité de Conservateur des Antiquités et Objets d’art, le classement le 29 novembre 1958.
L’histoire et l’archéologie des territoires constitutifs du département trouvent dans les mémoires de la Commission un lieu d’élection privilégié : Pierre Héliot y publie en 1953-54 sa somme sur Les églises du Moyen Âge dans le Pas-de-Calais ; Dom Prévost son Répertoire bibliographique des recherches préhistoriques dans le Pas-de-Calais ; Roger Berger, outre son Nécrologe de la confrérie des jongleurs et bourgeois d’Arras en 1963, les Quatre cents vues des villages d’Artois en 1605-1610, tirées des albums de Charles de Croy, en collaboration avec Raymond Dubois en 1960 ; Philippe Sueur, sa thèse magistrale sur Le Conseil provincial d’Artois en 1978.
IV. La réforme de 1981 et la définition d’une nouvelle vocation départementale.
La mission statisticienne de la Commission lui avait été dévolue, en 1846, à une époque où l’administration des monuments historiques était embryonnaire. Guizot, en mobilisant les notabilités locales pour réaliser l’inventaire historique et archéologique des départements avait certes, en conformité avec le rêve doctrinaire de promotion des capacitaires, cherché à donner l’occasion à la société de son temps d’accoucher de nouvelles élites, mais il avait aussi ainsi réalisé de substantielles économies.
Le développement ultérieur des services officiels dévolus à l’inventaire et à la protection des monuments historiques devaient immanquablement conduire à lui retirer les pouvoirs de décision en matière de classement et de conservation que les statuts de 1898 lui avaient confiés. En même temps, la qualité scientifique de ses publications, largement ouverte aux universitaires lillois, l’avaient installée dans le paysage historien régional comme une instance de référence.
En 1981, le préfet Cazejust la dote, en plein accord avec ses membres, de nouveaux statuts qui en reformulent l’objet en des termes où la mission patrimoniale tend à s’estomper au profit de celle d’étude et de publication. S’il lui laisse, à cette date et à la demande expresse de Pierre Bougard, archiviste du Pas-de-Calais, le pré-inventaire des monuments et richesses artistiques du département – mission qu’il lui retirera en 1985 partant du principe qu’en vertu du décret du 15 novembre 1984 cette tâche est exclusivement dévolue à la Commission régionale du patrimoine historique, archéologique et ethnologique – ce qui devient désormais la « Commission d’Histoire et d’archéologie du Pas-de-Calais » est invitée à se consacrer « à la conservation et à l’étude du patrimoine historique, archéologique et artistique du Pas-de-Calais ».
Ce tournant statutaire l’amène à faire évoluer sa vocation départementale. Institutionnellement, les liens avec le département en tant que terrain et objet d’étude, comme ceux qui l’unissent au Conseil général, en sortent renforcés. Pierre Bougard, archiviste du Pas-de-Calais de 1949 à 1987, infatigable cheville ouvrière de ses publications, renforce, par sa présence et son action, les liens de la Commission avec l’administration départementale.
Sa vocation départementale, la Commission la vit dès lors – et c’est encore ainsi aujourd’hui – sur deux modes majeurs. D’abord sur celui de l’étude et de la publication : dans un département riche de sociétés savantes aussi anciennes qu’elles – les Antiquaires de la Morinie, l’Académie d’Arras, la Société académique de Boulogne –, mais aussi de nombreux comités historiques, associations et clubs d’histoire locale, elle fait fructifier l’héritage légué par cette tradition marquée au coin du patronage préfectoral en valorisant, par l’accueil dans les pages de ses volumes de mémoires, des études d’ampleur départementale. C’est elle qui, en 1979-1980 publie les deux tomes de la thèse d’État de Ronald Hubscher sur l’agriculture et la société rurale dans le Pas-de-Calais au XIXe siècle ; en 1987, sous le titre Arras et l’art au XIXe siècle un Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, photographes, critiques et amateurs d’art (1800-1914) dû à Patrick Wintrebert et Gaston Maréchal ; la somme dirigée par le chanoine Berthe et Pierre Bougard à l’occasion du bicentenaire de 1789 sous le titre Villes et villages du Pas-de-Calais : 60 questions et leurs réponses ; en 2005, le travail de Francis Perreau et Guy Lefranc sur les Mottes castrales et sites fortifiés médiévaux du Pas-de-Calais ; en 2006, Le rentier d’Artois et le rentier d’Aire, deux volumes de 440 pages signés de Bernard Delmaire, Bernard Ghienne et Roger Berger, représentant un énorme travail d’édition de sources devenus un instrument de travail de premier ordre pour les médiévistes ; ou encore, en 2010, Le diocèse de Thérouanne au Moyen Âge sous la direction de Benoit-Michel Tock et Jeff Rider.
La vocation départementale de la Commission s’exprime aussi dans les liens qu’elle a tissés avec les associations et comités locaux d’histoire au sein du département. À la fois observatoire et tribune de cette activité foisonnante, elle consacre toujours la première partie de ses séances à rendre compte de l’actualité des parutions et manifestations organisées dans ce cadre d’un bout à l’autre du Pas-de-Calais. Chaque année, elle consacre l’une de ses quatre séances trimestrielles à une rencontre, hors d’Arras, avec une ou plusieurs de ces associations afin de valoriser le travail accompli tant dans le domaine de la recherche que de la mise en valeur d’éléments variés du patrimoine local.
En 2011, la Commission a organisé, à l’Université d’Artois, les Assises de l’histoire locale, opération à laquelle le Comité des Travaux Historiques et Scientifiques a accordé son patronage. l’objectif était d’analyser l’évolution des pratiques de l’histoire et de l’archéologie en milieu local. Cette journée, préparée par la diffusion d’un questionnaire devait faire dialoguer amateurs et professionnels dans le cadre d’ateliers thématiques coordonnés chacun par un modérateur, autour de sujet comme :
– Histoire locale et attachement à un territoire ;
– Ecrire, transmettre et diffuser l’histoire locale aujourd’hui ;
– Les échanges amateurs/professionnels ;
– Animer une association d’histoire locale aujourd’hui : aspects matériels ;
– La place de l’histoire locale, de l’école à l’université
En 2018, la Commission, en accord avec le Préfet du Pas-de-Calais, a poursuivi le long processus d’adaptation aux réalités de la politique patrimoniale qui, depuis 1846, l’avait fait plusieurs fois changer de statut et parfois de nom. En renonçant de sa propre initiative à un statut préfectoral devenu obsolète, elle s’est transformée en association sous le régime de la loi de 1901. Simple mise à jour qui n’a en rien modifié sa mission ni son champ d’action qui demeure le département du Pas-de-Calais, conçu à la fois comme cadre d’inscription et/ou comme objet central de ses études historiques et archéologiques.
Odile Paris-Barubé (avril 2019)
Pour en savoir plus …
Patrick Wintrebert, Premiers travaux de la Commission départementale des Monuments Historiques 1846-1914, Arras, 1982, 41 p.
Odile Parsis-Barubé, « La Commission des Antiquités du Pas-de-Calais dans l’activité historiographique des régions du nord de la France (1846-1870 », dans Histoire et archéologie du Pas-de-Calais, tome XIV, 1995, n°2, p. 391-430.
Odile Parsis-Barubé, « De la Commission des Antiquités à la Commission d’Histoire et d’archéologie du Pas-de-Calais : 170 ans au service du département », dans Histoire et archéologie du Pas-de-Calais